De Penvins à Muzillac
- Publié le Mardi 24 septembre 2019
- par Serval
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Tour de Bretagne [Étape n°74]
Il a plu toute la nuit. Les vaches ne sont pas revenues. J’imagine que, même sous la pluie, la nuit, les vaches dorment, et elles ont bien raison !
Moi aussi, bercé par le bruit de la pluie sur la toile, j’ai plutôt bien dormi. Un sommeil par tranches d’une heure trente entrecoupé de rêves, comme à chaque fois que je bivouaque. Il est probable que je ne rêve pas plus que d’habitude, mais que le fait de me réveiller plusieurs fois par nuit de manière plus consciente que dans mon lit — justement parce que je ne suis pas dans mon lit — m’amène à me rappeler les rêves que je faisais juste avant chaque réveil.
À 6h30, il faisait encore nuit et il pleuvait toujours à verse. Autant dire que je ne me suis pas pressé pour sortir du sac de couchage et pour ranger mes affaires. J’ai senti d’emblée que cette journée serait sans attrait, longue et terne. Effectivement, comme hier, j’ai marché sous une pluie continuelle, dense, qui faisait comme un rideau empêchant de voir quoi que ce soit autour de moi. C’est donc sans grand plaisir que j’ai posé un pied devant l’autre sur des chemins boueux, sur des routes secondaires désertes, sur une longue piste cyclable rectiligne, et sans jamais voir la mer.
Qui plus est, depuis hier j’ai mal dans la fesse gauche et, depuis ce matin, le long de la jambe gauche. Si ça n’est pas une sciatique, je ne sais pas ce que c’est… Tout à fait ce dont j’avais besoin pour améliorer mon moral. Faut pas vieillir, mon bon Monsieur !
Bon. Il est 16h30, j’ai du mal à marcher, il pleut toujours, ça suffit pour aujourd’hui. À l’entrée du bourg de Muzillac, un hôtel inattendu me tend les bras. Trop heureux de cette première bonne surprise de la journée, je m’y engouffre sans y réfléchir ne serait-ce qu’une seconde. Une bonne douche chaude, un bon repas chaud, un bon lit chaud, voilà tout ce dont j’ai besoin ce soir. Demain sera un autre jour.