D’arbres en arbres
- Publié le Mercredi 21 août 2013
- par Serval
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Traversée Nord-Sud, étape n°40 : Lépaud -> Sannat (lundi 12 avril 2012)
Vous pouvez aussi voir ici la liste de toutes les étapes de la Traversée Nord-Sud.
Entre l’étape évoquée dans le précédent billet et celle-ci, plus de huit mois se sont écoulés, des mois qui pour moi ont presque compté pour des années tant ils ont été remplis. En particulier, je suis allé trois fois faire de la grande randonnée en Australie. La troisième fois, j’ai profité de l’été austral pour « faire » l’Overland Track, en Tasmanie. Ce fut une extraordinaire semaine de randonnée en autonomie complète, l’aventure avec un grand A dans une région sauvage et inhabitée, un pays de montagnes et de lacs. Les arbres, là-bas, c’étaient, partout, les eucalyptus. Un jour sans doute j’en parlerai ici.
Mais pour l’heure, je suis revenu en France, je suis dans la Creuse et l’aventure s’écrit de nouveau avec un a minuscule. En ce matin d’avril, je suis reparti à pied de la maison familiale sur la Route des chaumes, comme des centaines de fois depuis mon enfance. Aujourd’hui cependant j’ai marché plus loin que jamais auparavant ; je n’ai pas fait demi-tour au bout de quelques heures, j’ai marché jusqu’au soir en direction du sud. J’ai traversé Chambon-sur-Voueize, la Tardes, les bois d’Évaux-les-Bains, pour arriver ce soir à Sannat.
Ce chêne creux est ainsi nommé parce que, selon la légende, une louve y aurait élevé ses petits. C’est un ancêtre plusieurs fois centenaire qui est là depuis Louis XIV et n’a plus rien d’impressionnant. Il n’arrive plus à soutenir son tronc et ses rares branches que grâce à deux poutrelles métalliques qui lui servent d’attelles et à un cerclage de fer fabriqué avec une roue de chariot. Grandeur et décadence pour un ancêtre qui fut jadis un colosse et dont la sénescence incite plus à la méditation qu’à l’admiration, en un rappel de la finitude de toutes choses.